Pour l'histoire...

Pourquoi Théâtre Clandestin?

         Ce nom est une référence à Tadeusz Kantor né en 1915, décédé en 1990. Metteur en scène Polonais, réalisateur de happenings, peintre, scénographe, écrivain, théoricien de l'art, acteur de ses propres spectacles, professeur à l'Académie des Beaux-Arts de Cracovie, Tadeusz Kantor mérite le nom d'artiste total.

     Son attitude artistique s'inspire du constructivisme et du dadaïsme, de la peinture informelle et du surréalisme. Tadeusz Kantor fait ses études à l'Académie des Beaux-Arts de Cracovie. Il créa le “théâtre clandestin indépendant”, sous l'occupation nazie, et joua dans des appartements privés et les caves de Cracovie.

     C’est cette idée de résistance qui prend tout son sens aujourd’hui encore, résistance contre la culture “vitrine” et “bling bling” qui se joue sur la place publique, résistance contre le rouleau compresseur économique actuel, résistance contre l’individualisme et le cloisonnement, résistance contre un tout culturel citadin, résistance des mots, paroles, écritures d’hier et d’aujourd’hui...

         La résistance est l’action de résister à une agression, une contrainte, une oppression physique ou/et morale.

“Le mot résister doit toujours se conjuguer au présent.” Lucie Aubrac

 
  

     Résistance, un mot qui prend toute son ampleur dans les Cévennes, cette contrée qui la connaît si bien...

     Et ce logo que veut il dire? Cette figure, le labyrinthe à 7 cercles, est l'une des  plus anciennes de l'humanité. Elle figure dans le palais du roi Minos  en Crète, chez les indiens Hopis  et sur le sol des  cathédrales. En Suède, le labyrinthe participe toujours à des  souvenirs de rites anciens.

     Aller au centre et en revenir : cycle des saisons, du  jour et de la nuit, de la vie et de la mort.

     Faire des détours et des retours :  refuser la facilité de la ligne droite.

     Prendre le temps de  méditer à chaque virage, à chaque choix.

     Suivre le chemin, à son rythme.

     Le Théâtre Clandestin ce sont toutes ces choses.

La culture est un droit

     La culture est un droit pour tous les citoyens et donc un devoir de société.

     La culture est un bien essentiel et la dimension culturelle est nécessaire à la vie en  société, au même titre que les dimensions sociales et économiques. 

     L’autonomie de la création et la liberté d’expression constituent des valeurs  fondamentales pour toute société démocratique

     L’État doit favoriser l’accès du plus grand nombre possible de citoyens à la culture

     L’État, en collaboration avec ses partenaires, doit soutenir et développer la dimension  culturelle de la société.

     La culture imprègne les multiples facettes de la vie quotidienne. Héritière du passé et  passerelle vers l’avenir, elle a vocation de s’inscrire dans tout projet de société

     Enrichie de ses propres créations et des apports  extérieurs les plus divers, elle évolue en fonction des influences qui la connotent et lui  donnent couleur et épaisseur.

     Et la société, réceptacle dynamique, forge en continu sa  culture identitaire. 

Culture et ruralité

     Du strict point de vue de la ruralité, trois questions nous interpellent : Comment parler de  culture en milieu rural ? Sous quelles formes se retrouve-t-elle ? Comment en favoriser  l’expression ?

     À côté des habitants ancrés depuis des siècles, paysans, artisans, se sont établis ouvriers, fonctionnaires, retraités, parfois descendants des premiers, parfois non. Résidents secondaires, voyageurs, visiteurs, complètent la société humaine qui a investi terres et terroirs. Ensemble ils doivent construire des “territoires”, résultantes des héritages recueillis et des nouveaux regards portés sur le monde d’aujourd’hui.  La culture, constituante d’un imaginaire partagé, est partie prenante essentielle dans la constitution des nouveaux territoires, ceux d’aujourd’hui, ceux à venir.

Et l’art ? C’est l’artiste qui, mettant à l’œuvre son imagination, “fabrique” (l’art est fabrique) de nouvelles lectures de ce monde, les conteste, en propose de nouvelles.  Ce travail, il ne le mènera pas à bien, seul.

     Aller-retour, partage, mutuel enrichissement des champs divers de l’économie, de l’environnement, du social, du culturel sont nécessaires à la vitalité des nouvelles communautés humaines en devenir.

 

La culture devient un champ nouveau de réflexion et d'action des territoires ruraux.

     Cet élan s'inscrit en prolongement de tendances de fond qui modifient le paysage rural :

- l'arrivée de néo-ruraux apporte un souffle nouveau mais aussi des exigences en terme de services, dont la culture fait partie

- en corollaire, de nombreux élus ont compris que pour valoriser leur territoire il fallait séduire en mettant en avant un dynamisme, une forme de convivialité

- enfin, l'intercommunalité et le Pays encouragent à conduire des réflexions plus ambitieuses, autrefois impossibles à l'échelle d'une commune.

     Après 10 ans de pratique théâtrale dans le nord de la France avec la Cie Etamiin, nous sommes arrivés à une maturité qui nous permet de dresser quelques constats sur notre métier et sa raison d'être, les publics. Force est de constater l'inégalité de  l'offre culturelle entre les grands centres urbains et le monde rural moins pourvu d'équipements et de moyens pour les faire fonctionner.

     Il existe dans nos villages des énergies multiples trop souvent dispersées et, à l'image de l'ensemble de la société, un manque de communication entre les  groupes sociaux. Chacun évolue au sein de son groupe naturel d'appartenance et les passerelles entre les uns et les autres sont à imaginer en permanence.

     Tisser des liens entre ces différents milieux passe par un "faire ensemble", par un renouvellement des expériences positives jusqu'à devenir des habitudes de plaisirs exceptionnels. Quelques gestes simples : partager un verre de l'amitié, une soupe à la fin du spectacle.

     Plus qu'un spectacle, nous souhaitons créer un événement. Prise dans son sens théâtral, la notion d'événement n'est pas une idée floue mais une volonté que l'objet théâtre devienne un prétexte à la rencontre.

Les objectifs du projet

 - Être à l'écoute d'une expression propre des populations rurales et favoriser cette expression. Développer et renforcer la culture vivante en milieu rural.

 - Porter une attention particulière aux populations isolées ou rencontrant des difficultés d'intégration dans la  société contemporaine et les nouveaux espaces communautaires. Sensibiliser la population la plus large possible à toutes les formes artistiques.

 - Affirmer l'action culturelle et l'identité locale comme un facteur nécessaire d'accompagnement d'un développement  local.

 - Exprimer l'importance des rassemblements festifs et des lieux collectifs, pour le renforcement des liens sociaux. Dynamiser la vie culturelle locale

 - Prouver la continuité culturelle naturelle (patrimoine, imaginaire, savoir-faire, etc.) entre les populations  rurales. Protéger, préserver et mettre en valeur le patrimoine.

Les publics ciblés:

     Pour mener les actions : les résidants des villages ruraux, en particulier les jeunes, les adolescents,  les femmes élevant leurs enfants, les personnes âgées.

     Pour recevoir les actions : tous les publics ruraux avec une attention particulière pour les personnes isolées ou  ayant des problèmes d'intégration.